Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/493

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS listes Wyspianski et Olga Boznanska; le paysagiste Ruszezyc, semblent les ar¬ tistes les mieux doués de cette salle, une des plus curieuses de l’exposition. L’Angleterre, dans une tout autre gamme, fournit la note la plus exquise, sinon la plus variée, de l’exposition. On est ici dans un monde à part, d’une dis¬ tinction souveraine, un peu hautaine, apprise à l’école de Whistler; mais cette élégance, comme l’atmosphère sombre où elle se meut, semble n’être parfois qu'une formule de bon ton, où l’éducation a plus de part que le sentiment in¬ time. On ne saurait néanmoins rester insensible au charme des portraits d’en¬ fants de Nicholson et de Neven-Du Mont, au goût de ceux de Lavery, Sargent (qui, bien qu’Américain, expose ici), Kerr-Lawson, Douglas-Robinson, Bunny; à la franchise de celui de J.-J. Shannon; à l’habileté dont témoigne la scène intime de Sauter; à l’harmonie de coloration, tantôt sourde, tantôt doucement chantante, des vues de nature de Haynes, Brangwyn, Oliver Hall, Dods-Withers, Haynes, East, Hornel, surtout du paysage, d’un grand style, de Peppercorn. Une très intéressante section d’aquarelles et arts graphiques est jointe ici à celle de peinture; on y admire une étude de nu d’Alphonse Legros; des paysages à l’aquarelle et à l’eau-forte de Brangwyn; des Oiseaux de Shepherd et de Crawhall; des dessins pour illustration d’Anning Bell, de José King et du regretté Aubrey Bearsdley; des estampes de Whistler (sa série de la Tamise); de pittoresques notations à l’eau-forte de Pennell, Short, Holroyd; de savoureux bois en couleurs de Seaby; etc. Les États-Unis, par suite de la « Fair World » de Saint-Louis, sont assez mal représentés. Six artistes vivant en France : les bons portraitistes Dannat et Gari Melchers (duquel on revoit le Maître d'armes admiré à Paris eniOOO), le paysagiste Vail et ses poétiques impressions de Bretagne; H. van der Weyden et ses vues de Montreuil-sur-Mer; Stewart et ses Nymphes; Walter Gay, avec des Œillets blancs, en forment le meilleur contingent. La section française, enfin, offre un choix d’œuvres assez bon, mais qui ne saurait renseigner que très imparfaitement sur l’état de notre école de peinture. Les principaux noms de la Société Nationale y figurent, notamment Carrière, déjà cité, Besnard (qui expose, entre autres, deux beaux tableaux : Après le bain et Portrait de Mmc D., ce dernier acquis par le musée de Düsseldorf), La Touche, Cotlet, Simon, René Ménard, Blanche, Roll, Carolus-Duran, Aman-Jean (avec le Portrait de Dampt), A. de la Gandara, Agache, Dinet, Dauchez, Billotte, Le Sidaner; puis Henner, Henri Martin, A. Bouché, Jules Breton, Wéry, Désiré Lucas, etc., représentants de la Société des Artistes français. On a plaisir à rencontrer dans un petit coin à part quelques toiles de Degas, de Claude Monet, de Renoir, de Mary Cassatt, et, plus loin, deux Ribot; mais on regrette l'ab¬ sence de tous les autres noms marquants du groupe impressionniste, puis de toute la jeune école néo-impressionniste et symboliste et des noms que les der¬ nières expositions des Indépendants ont mis en vedette, notre « Scholle» à nous, qui vaut bien celle de Munich.

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La section de sculpture, peu importante en comparaison de celle de peiuture, offre cependant d’excellentes œuvres : en France, après les envois de Rodin, le