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438 GAZETTE DES BEAUX-ARTS en voudra pas, nous l’espérons, de n’avoir pas toujours été de son avis; mais nous sommes heureux de payer notre juste tribut d’éloges à tout ce qu’il y a de nouveau dans son livre et d’admirer avec lui cette sculpture hollandaise trop longtemps méconnue et qu’il a mis tant de soin et de méthode à enfin ressusciter. RAYMOND KŒCHL1X C. Enlart. — MANUEL D’ARCHÉOLOGIE FRANÇAISE. Tome II : Architecture civile et militaire1 Quand, il y a deux ans, M. Enlart publia le premier volume de son Manuel d'archéologie française, tous les travailleurs, heureux de posséder un livre si utile, rédigé par un savant d’une compétence indiscutable, espérèrent que la suite ne tarderait pas trop k paraître. Leurs vœux n’ont pas été déçus, car l’auteur, encouragé sans doute par l’accueil fait au début de son ouvrage, en donne aujourd’hui la seconde partie. Ce volume, aussi considérable que son prédécesseur, est consacré à l’archi¬ tecture civile et militaire. L’architecture civile y comprend trois divisions prin¬ cipales. M. Enlart étudie successivement l’architecture monastique et hospita¬ lière, l’architecture privée, l’architecture publique. Dans chacun de ces chapitres, il indique d’abord les caractères généraux et donne un aperçu historique; puis il passe successivement en revue les divers éléments de chaque genre de con¬ structions. L’architecture militaire est traitée de la même manière; mais pour l’architecture navale, il a fallu recourir à un plan un peu différent, à cause de la nature même du sujet. Un répertoire archéologique départemental et une table alphabétique des matières, commune aux deux tomes, terminent le volume. L’on sera frappé par le rôle important que les textes anciens jouent dans ce livre; mais il ne pouvait en être autrement, car les édifices civils et mili¬ taires ont souffert, plus encore que les édifices religieux, des injures du temps et des hommes. Il fallait, de toute nécessité, recourir aux documents pour donner une idée précise, soit de bâtiments luxueux dont les fluctuations du goût ou les révolutions ont fait disparaître la parure artistique, soit de constructions provisoires, comme les théâtres ou les décors de fêtes. La juxtaposition conti¬ nuelle des monuments et des textes rend ce second volume du Manuel plus facile à lire que le premier, et lui donne un intérêt historique et général plus grand. Dans certaines parties, en effet, le lecteur se voit présenter les éléments qui lui permettraient de reconstituer par la pensée le genre d’existence de nos lointains aïeux. Les chapitres relatifs à l’aménagement intérieur des maisons et des châteaux font comprendre la vie privée des bourgeois et des seigneurs; et ceux qui sont consacrés aux lieux de divertissement, aux théâtres, aux mai¬ sons de jeu, éclairent d’une façon singulière l’histoire des mœurs, à laquelle ils apporlent une utile contribution. Le dernier volume du Manuel sera consacré à l’iconographie, à la sculpture, 1.\tParis, Picard, 1904. Un vol. in-8°, xvi-8üG p. avec 292 fig. — V., sur le tome 1er de cet ouvrage, la Gazette des Beaux-Arts de 1903, t. I, p. 172.