Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/538

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LE SALON D’AUTOMNE caractérisation doit être constante ; 2° il y a nécessité à recourir, dans le dessin, à une déformation rationnelle. Puvis de Chavannes — dont on a compromis inutilement la gloire par une exposition désor¬ donnée, malencontreuse, — Puvis de Chavannes ne s’était guère écarté, de ces principes, et chacun se rappelle la colère d’Edmond Àbout à la vue de ces licences d’écriture qui semblaient au critique abusé le fait de l'ignorance tandis qu’elles résultaient, au vrai, d’un calcul de l’esprit longuement mûri. M. Degas, M. Odilon Redon et Paul Gauguin, participants des ex p . LE SALON BLANC, PAR M. VÜ ILLARD (Salon d’automne.) sitions impressionnistes, sont plus et mieux que les précurseurs des¬ tinés à préparer l’avènement de l’art nouveau; le symbolisme peut revendiquer les deux premiers pour ses chefs au même titre qu’un Puvis ou un Gustave Moreau. Rien ne rappelle ici le souvenir de Gauguin, fondateur de l’école de Pont-Aven, mais le Salon d’automne s’est piqué de célébrer le labeur fier et solitaire de M. Odilon Redon. Le peintre-graveur s’est donc récapitulé; il a dressé l’inventaire de son œuvre et divulgué de la sorte son entière bonne foi et le parfait accord de l’être avec lui-même. Parti de l’observation du réel, l’art de M. Odilon Redon, en suivant sa pente naturelle, aboutit au rêve. L’aventure n’est pas pour surprendre ; elle a ses précédents dans l’his¬ toire ; mais, s’il est virtuellement admis que le fabuleux n’est pas inter- XXXII. — 3e PÉRIODE.\t59