Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/540

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LE SALON D’AUTOMNE 467 D'âme plus rustique, M. Roussel écoute battre son cœur au rythme de la nature ; le voit-on transcrire uniment le spectacle de ses yeux, c’est sans littéralité, mais non sans émotion, un peu à la manière de Vernay, le bon peintre de Lyon ; mais d’autres fois son rêve peuple la campagne d’une figuration imaginaire, et alors s’évo¬ quent, sous les pinceaux du peintre-poète, le défilé des cortèges bacchiques, la lutte des satyres et des ægipans, la poursuite des LE UAL, PAR TOULOUSE-LAUTREC (Collection do M. Oller.) (Salon d’automne.) nymphes et des faunes à travers les bosquets, toute la riante fête pastorale des temps abolis. Sous le double rapport de l’intérêt plastique et des références offertes à l’historien, la décoration de l’église du Vésinet s’impose et marque une date dans les fastes de l’art moderne. Il n’est plus niable désormais que M. Maurice Denis ait relevé de sa déchéance la peinture religieuse, et qu’une providentielle fortune ait reconsti¬ tué autour de lui les conditions nécessaires à l’heureux accomplis¬ sement de son dessein. La ferveur de la foi trouve pour s’exprimer des accents d’une grâce inconnue, efficiente, ou plus généralement