Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/556

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ARMAND CHARNAY 481 dièrc, le château de Lassalle avec son parc aux arbres séculaires et ses étangs ; ou bien encore, perdue dans les ombrages de ses grands marronniers, Tancienne résidence de la belle Diane de Château- Morand, dont les armes surmontent encore Jes portes des tourelles du château, remanié sous Louis XIV; et plus loin, enfin, la Bâtie, le séjour des d’Urfé, sur les bords de ce Lignon où les noires usines ont remplacé les bergers de YAstrée. Toute cette région du Forez était alors peu connue, peu accessible, avec ses vallées étroites et tortueuses, ses chemins terribles aux chevaux et durs aux piétons eux-mêmes. 11 fallait à Charnay le courage de la jeunesse et de la LA F* K C II E A l’ÉPERYIEH, l'Ail M. ARMAND CHARNAY passion pour aller, comme il le faisait, chercher au loin ses séances de travail opiniâtre, exposé à la bise glacée de novembre, les pieds dans les feuilles humides, avec la perspective d'un retour sous la pluie, avant de regagner son gîte dans quelque auberge peu con¬ fortable. Mais avenant, bien élevé, appartenant à une famille estimée de tous, il avait naturellement ses entrées dans la plupart de ces belles résidences. Pour animer ses compositions, sa saison favorite était l’automne, le moment des hôtes nombreux, des parties de pêche, des grandes chasses avec les meutes, les piqueurs à livrées rouges, sonnant du cor près des cadavres amoncelés des sangliers, sous les yeux des invités; ou bien des promenades en barque, un goûter à la ferme voisine, au grand émoi deè volailles etfarées d’une basse-cour plantureuse. XXXII. — 38 PÉRIODE.\tfil