Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/577

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302\tGAZETTE\tDES\tBEAUX-ARTS « éveillée. Il avait sept ans à peine quand on lui donna son premier professeur de dessin, qui se nommait M. Motta. A douze ans, il com¬ mença de s'exercer un peu à la peinture sous la direction d'unjjro- fesseur à l’Académie des Beaux-Arts de Lisbonne, M. J. Fonsecca. Mais bientôt le maître, conscient de ce qu'exigeait une sage disci¬ pline, obligea son jeune disciple à renoncer provisoirement]à la peinture et limita son zèle à une étude sérieuse du dessin. Cette épreuve a paru, durant trois années, fort dure à la patience enthou¬ siaste de Don Carlos. Il lui doit une éducation première très forte, un apprentissage minutieux des nécessaires principes, et si plus C A II TE DE CHBISTMAS, DESSIN PAR S. M. DON CARLOS tard il aNpu se livrer à la seule inspiration de sa fantaisie, travailler seul d’après nature, c'est qu'il avait acquis dès son jeune âge la pratique indispensable, et qu'il avait satisfait aux exigences du « métier ». Depuis qu'il a eu vingt ans, le seul maître de Don Carlos a été lui-même, ou plutôt la nature. Il sait voir, et il a regardé. Une sen¬ sibilité très fine, curieuse de toutes les nuances, émue par toutes, a fait de lui l'observateur passionné des spectacles qui l'environnent. Et nul champ d'expériences plus riche ne pouvait lui être offert que le pays magnifique où il règne. Une lumière douce y enveloppe les montagnes; des fleuves nonchalants et majestueux, venus de sources lointaines, s'attardent en de larges vallées; la mer enfin a des har¬ monies où des douceurs, évoquant l'Europe finissante, se marient à des tons plus chauds annonçant l’Afrique prochaine. De sa demeure