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504 GAZETTE DES BEAUX-ARTS même de la Perïa, le royal artiste a pu voir le Tage éblouissant se perdre dans l'Océan, et, l’automne venu, la petite ville de Cascaes, cachée au fond d'une baie, et exposée au soleil couchant, promet à ses yeux les plus prestigieuses variations de couleur. A vivre parmi ces paysages, Don Carlos a appris à les traduire sur la toile ou simplement à l’aquarelle, et ce sont surtout les jeux de la lumière finement exprimés qui font le charme de ses peintures. La représentation de la figure humaine a plus d’une fois, elle aussi, tenté Don Carlos. Sans parler du guerrier musulman, au type accentué, dont nous avons parlé, on connaît de lui des figures de femmes d’un style élevé. Les mo¬ dèles lui ont été fournis par des femmes habitant le nord du Portugal entre Averro et Ovar. Elles sont renommées dans le pays pour leur beauté pittores¬ que, et leurs costumes éclatants ajoutent encore à leur' caractère. Leurs mouvements ontdes grâces spontanées et frustes; un sang chaud circule dans leurs veines. Toutes di Ile- rentes sont d’autres ima¬ ges de femmes mondaines que l’artiste s’est plu à représenter au pastel. Ici tout est finesse et délicatesse et l’on évoque ces mots de « légère vie de nuage » par lesquels les Concourt caractérisaient l’art d’un pastelliste. De toutes ces images ou revit tant de grâce, de charme et de noblesse, l’une de celles où le peintre paraît être allé le plus loin dans l’étude de la figure féminine, est ce beau portrait de S. A. R. l’infante Eulalie, connu seulement de quelques privilégiés, et auquel n’eût pas manqué une renommée plus étendue s’il avait été offert à l’admiration du grand public. UNE II U E DE LISBONNE DESSIN A l’eNCHE DE CHINE PAR S. M. DON CARLOS