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508 GAZETTE DES BEAUX-ARTS du collège de Lincoln, à Oxford, dont les études bien connues sur rhumanisme et la Renaissance littéraire donnèrent probablement à la jeune femme le gout d’études artistiques sur la même époque. Elle y consacra son premier livre, Renaissance of art in France (Londres, d879) et dès ce début marqua sa prédilection pour notre pays. Elle l’affirma mieux encore par sa grande étude sur Claude Lor¬ rain, sa vie et ses œuvres (Paris, 1884), publiée en français dans la «Bibliothèque internationale de l’Art ». Le sujet devait tenter un écri¬ vain anglais plus que tout autre, et rauleur, qui disposa de grandes facilités dans les collections de la Grande-Bretagne et notamment chez le duc de Devonshire, où se trouve le « Livre de vérité », ne négligea aucune des sources qui pouvaient lui permettre de renou¬ veler l’histoire du grand peintre. On sait que ses recherches à Rome, par exemple, eurent pour résultat de mettre au jour d’importantes pièces sur Claude Lorrain et notamment son testament. Le catalogue qui complète l’ouvrage, et auquel quelques numéros à peine pour¬ raient être ajoutés, rendra toujours d’excellents services. Le livre suivant, Art in the modem State (Londres, 1888), est le premier que l’auteur ait publié sous le nom de Lady Dilke. Il pré¬ sente un tableau synthétique de l’art français à l’époque de Louis XIV et la date où il fut publié en montre suffisamment l’intérêt et la nouveauté. Lady Dilke avait une prédilection pour l’œuvre politique de Louis XIV et son organisation de l’état moderne : « La vraie grandeur du siècle, écrivait-elle, ne consiste pas dans les victoires, la pompe des palais, la splendeur des arts, mais dans la formation d’un système politique et social dont ce furent les premiers fruits ». Le livre est à consulter encore aujourd’hui, à cause du soin qui y a été apporté; l’auteur y avait utilisé, entre autres sources, le registre inédit de l’Académie royale d’architecture. L’activité de Lady Dilke la poussait à écrire sur des sujets bien différents. Elle publiait des ouvrages d’un caractère tout autre que les précédents : une biographie de Sir F. Leighton (Londres, 1882) ; The Shrine of Death and other Stories (-1886) ; The Shrine of Love and other Stories (1891). Elle collaborait d’une façon active à un grand nombre de revues de bibliographie et d’art : Saturday Review, Aca- demy, Annual Rcgister, Art Journal, Magazine of Art, L'Art, etc. La Gazette des Reaux-Arts a publié Le Boudoir de la marquise de Serilly (1893), précieuse étude sur un des meilleurs ensembles de l’art français que possède le musée de South-Ivensington, LA art français au Guildhall (1898), Jean-François de Troy (1899), Chardin (1899),