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de Moulins, la sainte Anne du triptyque par exemple, figures réalistes, mais pleines de style et d’ampleur, tout opposées à ce réalisme minutieux et mesquin qui se développe à la même époque dans les ateliers des huchiers brabançons ou anversois.


saint michel, statue en pierre
XVe siècle

(Collection de M. Sigismond Bardac.)

Enfin, malgré l’importance et l’extension réelle, un peu exagérée peut-être par Courajod, de l’école bourguignonne au xve siècle, nous avons essayé d’établir ailleurs, la persistance d’une tradition purement française, héritière de notre xiiie et de notre xive siècle, particulièrement dans la région du bassin de la Loire où se développé, avec le renouveau de prospérité et d’art du règne de Charles VIII, une architecture charmante et féconde, une peinture dont le nom seul de Jean Fouquet suffit à évoquer les qualités de réalisme modéré, de force discrète et de pittoresque ingénieux. À l’école de sculpture contemporaine appartient évidemment le Saint Jean de Loché sur lequel nous ne reviendrons pas ; l’ayant déjà signalé et analysé ici même[1]. Le Saint Michel élégant et délicat prêté par M. S. Bardac est originaire, paraît-il, des environs de Chartres. La forme de son armure oblige à le placer en plein xve siècle siècle, bien avant la formation de l’atelier de Jean Soulas. Mais ce sont déjà des qualités analogues à celles des premières sculptures du tour du chœur de la

  1. Quelques bois sculptés de l’école tourangelle du XVe siècle (Gazette des Beaux-Arts, 1904, {{t.|I, p. 107 ; reprod. p. 117). — Catalogue, no 418.