Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 1.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
290
histoire du mouvement janséniste

témoigner le plaisir qu’il avait de savoir qu’il avait vu des convulsions, parce qu’il était fort aise d’apprendre d’un homme tel que lui ce qu’il avait vu, et le jugement qu’il en portait. Mais il ne fut question de la part du magistrat de savoir ni où, ni qui, ni avec qui. M. Dubourg lui répondit qu’il était facile de le satisfaire. Il déclara qu’il avait vu des convulsions trois fois, et que, pour lui en rendre un compte exact, il partagerait en cinq classes tout ce qu’il avait vu. Première classe : Coups de poings et de pieds, foulement de pieds sur le corps, tirement de membres. — Deuxième classe : Pressions violentes. — Troisième classe : Coups de bûches. — Quatrième classe : Secours d’épées perçantes et non perçantes, et clous enfoncés dans les diverses parties du corps à coups de marteau. — Cinquième classe : Crucifiement. Il reprit chacune de ces classes en particulier et rendit compte de tout le détail de ces différentes opérations dans plusieurs desquelles il avait été non seulement spectateur, mais acteur. Grande surprise de la part du magistrat qui vit bien qu’il n’y avait aucun moyen de nier la vérité de ces faits.

« Mais, Monsieur, ajouta-t-il, vous paraît-il impossible de les expliquer par la physique ?

R. — Il y a quelques-unes de ces opérations que je ne crois pas supérieures aux forces de la nature ; mais il y en a plusieurs autres que je regarde comme absolument inexplicables : tels sont les violents coups de bûches sur l’estomac et la poitrine, les pressions des côtes avec les pieds, dans lesquelles on ne sait et l’on ne peut dire ce que devient le sternum ; l’impossibilité de faire percer les épées, quelque force que l’on emploie à les pousser ; la guérison subite et sans aucun remède des blessures que font les épées qui