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CHAPITRE XXIII


Bons effets de la loi du Silence. – Négociations de l’abbé Clément. – Publication des œuvres d’Arnauld. – L’affaire Mésenguy ; le roi contre le pape. – La Bulle jugée par Pie VI un simple document historique. – Apaisement général. – Port-Royal étudié et glorifié. - La Boîte à Perrette.

Les affaires Berruyer et La Valette nous ont entraînés bien loin, et il faut maintenant revenir en arrière, d’autant plus que les mesures prises contre les Jésuites par les Parlements, par le roi et par le pape n’ont pas eu pour effet de rendre la paix à l’Église de France. Clément XIV n’était point tel que se l’est représenté René Cerveau, auteur du Petit Nécrologe des Amis de la vérité. Augustinien déterminé, comme Benoît XIII et Benoît XIV, il ne paraît pas avoir songé un seul instant à supprimer la Bulle Unigenitus et le Formulaire, causes de tant de maux. Les évêques français tenaient en majorité pour les Jésuites, dont ils étaient presque tous les créatures, et la lutte entre les Parlements et le Clergé était toujours aussi vive. Malgré la loi du silence et les déclarations réitérées de Louis XV, il y eut toujours des faits de schisme scandaleux. En 1775 encore, après la mort du roi, l’abbé Gourlin se vit refuser les sacrements par un vicaire de Saint-Séverin, sa paroisse ; on les lui administra par ordre de la police ! Beaucoup de religieuses, notamment les Hospitalières de la rue Mouffetard et les Bénédictines du Val-de-Grâce, furent persécutées sans relâche par