Page:Gazier - Histoire générale du mouvement janséniste, depuis ses origines jusqu’à nos jours, tome 2.djvu/153

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fessaient également le gallicanisme ; quant au jansénisme il n’entrait pas en ligne de compte, officiellement du moins. Il y a sans doute quelques prélats constitutionnels qui auraient pu trouver place dans un supplément au Petit Nécrologe de Cerveau, et voici leurs noms : Grégoire, Saurine, Debertier et Constant, qui tous deux moururent appelants de la Bulle Unigenitus, Molinier, Monin, qui correspondait avec l’Église de Hollande, Le Blant de Beaulieu, qui passa de la cure de Saint-Étienne-du-Mont au siège de Rouen, et enfin Clément, évêque de Seine-et-Oise. En dehors de ces sept ou huit évêques, on n’en trouverait pas d’autres. La presque unanimité de l’épiscopat ne partageait pas leurs sentiments. Ainsi l’évêque de Toulouse, Hyacinthe Sermet, écrivait à Grégoire le 10 avril 1797 : « Je ne suis ni moliniste, ni janséniste, mais, Dieu merci, chrétien et très zélé catholique, apostolique et romain, si toutefois, par ce mot de romain on entend un homme uni sincèrement au Saint-Siège et plein de respect pour le chef de l’Église, sans être néanmoins l’apologiste de toutes les prérogatives qu’il s’est arrogées et que le clergé de France a toujours contestées, encore moins des prétentions de la Cour de Rome[1]. » Dufraisse, évêque du Cher, était un ancien Jésuite qui ne reniait pas ses confrères, mais qui se contentait de déclarer qu’il n’avait jamais été moliniste ni bannésien[2]. L’évêque du Jura, le savant Moïse, appelait les jansénistes « des hommes dangereux qui réunissent presque tous les vices des jésuites sans en avoir les talents[3] ». Deman-

  1. Lettre autographe, transcrite par M. Pisani, Répertoire de l’épiscopat constitutionnel, p. 366.
  2. Lettre autographe ; ibid.
  3. Cf. A .Gazier, Études sur l’histoire religieuse de la Révolution, f. 271.