Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/163

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aperçus, et qu’elle s’enfuirait le lundi, quand tout le monde serait parti pour les champs.

Où irait-elle ?

Elle irait tout droit à la ville. La route était longue, le froid était venu, et les chemins seraient mauvais. Tant pis ! Elle aurait l’énergie de faire la course tout d’une traite.

Elle avait un peu d’argent, dans une cachette que sa mère lui avait montrée, et que François Jarry avait inutilement cherchée. Elle prendrait cet argent, et la petite boîte où elle avait ses souvenirs, et pas autre chose. Si elle trouvait en route une charrette de paysan, ou même une voiture de la ville, elle demanderait qu’on veuille bien lui abréger le temps de sa course et soulager sa fatigue. Elle arriverait donc là-bas, elle s’y voyait, elle était déjà haletante d’avoir touché le but qu’elle s’était assigné.