Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/179

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et la bouche pleines d’ouate, elle étouffait, et plus l’étouffement s’accroissait, plus sa douleur du côté gauche devenait cruelle et tenace, lui brûlait le cœur, le bras et la main, comme si toute cette partie de son corps se trouvait dans un brasier aux flammes sans cesse ravivées. Pendant un instant, elle crut qu’elle allait tomber, paralysée ou morte. Le visage tourné vers la fraîcheur du vent, elle se ranima enfin, et, par un sursaut de volonté, se remit debout.

— Vous êtes malade ? — dit Zélie.

— Ce n’est rien, cela va passer.

Elle acheva le chemin, et cela parut passer, en effet.

Elle arriva au village, au moment où la cloche sonnait les coups de la messe. Il y avait quelques groupes sur la place, des femmes, en mantes noires, des hommes en chapeaux ronds, en courtes blouses bleues, en vestes de drap. Sous le porche de la petite église, une vieille mendiante, et deux