Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/223

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porte, pénétra dans l’enclos. Ç’avait été là, autrefois, un endroit de délices, jardin et verger, toutes les fleurs et tous les fruits. Le soleil commençait à baisser, ne franchissait plus la muraille. Tout était morne en ce jour d’hiver, les allées envahies de feuilles mortes, les arbres aux branches noires, les parterres dévastés par le vent et le froid. Aux branches des rosiers restaient encore quelques roses d’automne, pourries et rouillées. Des chrysanthèmes exhalaient leur odeur amère. Des arbres verts, presque noirs, dressaient leur forme géométrique et leur feuillage perpétuellement funèbre. Le lierre des murailles et le buis des allées gardaient aussi leur verdure tenace.

Hermine alla s’asseoir sur le banc d’où son père et sa mère, par les soirs de printemps et d’été, regardaient neiger les fleurs des cerisiers ou mûrir les pêches et les pommes des arbres en espalier. Jamais