Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/37

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place et découvrait qu’elle était foncièrement paysanne.

Son habitude des animaux s’était changée en un vif amour de toutes ces formes de la vie, qui sont encore à demi plongées dans la région obscure des sensations mal formulées. Il y a de l’irritation et de la douleur dans les mouvements et les cris des bêtes qui veulent se faire comprendre. Hermine se pencha vers ces ténèbres, et bientôt, sa volonté et sa patience lui firent entendre ce que s’acharnaient à dire toutes ces voix rauques et aiguës, et tous ces yeux brillants et plaintifs.

Aux vacances, la fillette était une petite reine attendue par tous, et qui rentre dans son domaine.

Les survivants de l’année précédente lui faisaient fête : les chiens qui accouraient, ivres de joie, au-devant d’elle, les vaches qui l’adulaient de leurs regards de velours et de leurs mélancoliques meugle-