Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/61

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pas cette petite pauvresse. Hermine l’aima comme une gentille sœur retrouvée, ou comme une fille dont elle aurait été séparée et qui serait revenue à la maison. Il lui sembla que c’était un peu de joie qui entrait chez elle.

— Pourvu qu’il ne lui arrive pas quelque malheur, quelque accident ! — songeait-elle en son triste cœur au souvenir de la malechance qui sévissait sur tout ce qui l’approchait.

Ce fut encore elle que la malechance choisit pour victime. Brusquement, la reconnaissante et affectueuse Zélie devint sournoise et méchante. Son caractère fléchit du fait des scènes violentes auxquelles elle assista. De voir ainsi traiter Hermine, elle conçut d’elle une piètre idée, se mit du côté du plus fort. Elle devint l’espionne de son oncle auprès de la malheureuse femme, rapportant à faux les actes et les paroles d’Hermine, la desservant auprès de tous et