Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/75

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que de loin. Il ne se hausse plus qu’à grand’peine au-dessus de l’horizon.

» Les animaux, comme les plantes, éprouvent les terribles effets de son abandon. Oiseaux légers, chétifs insectes, les jours, les soirs et les nuits vont devenir rudes pour vous. Finies, vos danses capricieuses dans un rayon de soleil, vos courses éperdues à travers l’infini bleu !

» Du soir jusqu’à l’aube, un brouillard épais paralysera vos ailes, un frisson vous envahira.

» La vie se débattra en vous, mais la mort méchante emportera sans scrupule votre dernier effort.

» Partez sans regrets, petits êtres qui avez eu un instant de joie. Partez sans regrets, car tout ce que vous avez connu et aimé va s’effacer aussi du livre de la vie.

» C’est le sort de tout ce qui a partagé la gloire de vivre, de tout ce qui a eu un prin-