Page:Genêt - Les Français libres à leurs frères les Canadiens, 1799.djvu/3

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été conquis par vos peres. Il ne doit ſa proſperité qu’à leurs ſoins et aux votres, cette terre vous appartient, elle doit etre indépendante. Rompés donc avec un gouvernement qui dégénere de jour en jour et qui eſt devenu le plus cruel ennemi de la liberté des peuples. Partout on retrouve des traces du deſpotiſme, de l’avidité, des cruautés du roi d’Angleterre. Il eſt temps de renverſer un trone ou s’eſt trop longtems aſſiſe l’hypocriſie et l’impoſture, que les vils courtiſans qui l’entouraient punis ſoient de leurs crimes ou que diſperſés ſur le globe l’opprobre dont ils ſeront couverts atteſte au monde, qu’une tardive mais èclatante vengeance s’eſt operée en faveur de l’humanité.

Cette révolution néceſſaire, ce chatiment inévitable ſe prépare rapidement en Angleterre. Les principes républicains y font tous les jours de nouveaux progrés et le nombre des amis de la liberté et de la France y augmente d’une manière ſenſible ; mais n’attendés point pour rentrer dans vos droits l’iſſue de cet événement, travaillés pour vous, pour votre gloire, ne craìgnés rien de George III, de ſes ſoldats, en trop petit nombre pour s’oppoſer avec ſuccés à votre valeur, ſa foible armée eſt retenue en Angleterre autour de lui par les murmures des Anglais, et par les immenſes préparatifs de la France, qui ne lui permettent pas d’augmenter le nombre