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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/245

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crivis dans ce livre un journal très-détaillé de mes occupations et de mes réflexions, avec l’intention de le donner à ma mère quand il seroit rempli[1]. J’y écrivois tous les jours quelques lignes, et quelquefois des pages entières. Ne négligeant aucun genre d’instruction, je tâchois de me mettre au fait des travaux champêtres et de ceux du jardinage ; j’allois voir faire le cidre, j’allois aussi visiter tous les ouvriers du village lorsqu’ils travailloient, le menuisier, le tisserand, le vannier, etc. J’apprenois à jouer au billard et quelques jeux de cartes, le piquet, le reversi, etc. M. de Genlis dessinoit parfaitement à la plume la figure et le paysage ; je commençai à dessiner et à peindre des fleurs. J’écrivois beaucoup de lettres : tous les jours à ma mère, trois fois par semaine à madame de Montesson, quelquefois à madame

  1. En effet, je remplis toutes les grandes pages de ce livre ; je le donnai à ma mère qui le lut avec plaisir, et qui dit qu’elle le conserveroit soigneusement. Il étoit écrit avec une naïveté qui n’étoit pas sans intérêt ; je le vis encore entre les mains de ma mère à Belle-Chasse : cependant, après sa mort, il m’a été impossible de le retrouver. Je l’ai regretté, c’étoient mes premières pensées raisonnables.
    (Note de l’auteur.)