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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/380

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avoit une excellente bibliothèque, et j’en profitai. Je lisois bien tout haut ; j’avois un son de voix qui plaisoit, et l’après-midi, lorsqu’on étoit à la promenade, je faisois, comme je l’ai dit, des lectures à madame de Puisieux, et c’étoient presque toujours des livres d’histoire ou de théâtre. Les réflexions de madame de Puisieux ajoutoient beaucoup pour moi à l’intérêt et à l’utilité de ces lectures. Je remportai de Sillery une bonne quantité d’extraits. J’aimois à grossir cette collection ; rien ne m’attachoit davantage à mes lectures que cet amas de notes, d’extraits, de réflexions, qui formoit déjà à cette époque un nombre énorme de cahiers. Avant de quitter Sillery, je fis à madame de Puisieux un petit présent qui la charma. Elle m’avoit demandé de lui donner par écrit une petite table indicative de tous les airs et de toutes les chansons que je savois sur la harpe, le clavecin, la guitare, etc., et le nombre en étoit prodigieux. Un écrivain de Reims écrivit ce répertoire dans un joli petit livre de maroquin, et j’y ajoutai toutes mes sonates, variations, rondeaux, etc., que je jouois sur ces mêmes instrumens, donnant un nom de fantaisie à