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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/282

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mademoiselle d’Orléans. Madame de Valence, durant l’émigration, les sauva de la confiscation, et je l’autorisai à les garder pour l’éducation de ses filles ; elle les a partagés. Madame de Celles a la plus grande partie de cette précieuse collection.

Outre toutes ces occupations, je servois aussi de secrétaire à madame la duchesse de Chartres ; j’écrivois tous ses billets et toutes ses lettres, qu’elle copioit ensuite de son écriture. Il ne lui survenoit rien, hors de l’ordre commun de tous les jours, qu’elle ne m’en fit part, et qu’elle ne m’envoyât chercher pour me consulter, ou pour me confier ce qui l’intéressoit. Il lui est arrivé très-souvent de m’envoyer mademoiselle Lefèvre, une de ses femmes de chambre, à deux ou trois heures du matin, quand je n’avois pas pu la voir dans la journée, pour me demander en grâce d’écrire un billet ou une lettre, qu’elle vouloit qui fût portée le lendemain matin. Comme je me couchois tard, communément j’étois levée ; et plusieurs fois mademoiselle Lefèvre m’a fait réveiller. Dans ces occasions madame la duchesse de Chartres m’écrivoit, et longuement, ce qu’elle désiroit