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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/316

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me força d’accepter. Je n’étois pourtant plus dans ses bonnes grâces ; mais telle étoit alors la politesse avec les femmes.

Je voyois de temps en temps ma tante, qui me traitoit fort bien, quoiqu’elle ne m’aimât plus ; il lui prit envie de faire le voyage de Hollande ; ma fille aînée étoit malade, et il me fut impossible d’accepter cette proposition. Je lui envoyai un bulletin sur l’état de ma fille, mais elle ne s’en persuada pas moins, avec la plus grande injustice, que la santé de ma fille n’étoit qu’un prétexte pour ne pas la suivre, elle en conserva le plus violent ressentiment. Ce fut l’année d’ensuite, 1775, que je persuadai à madame la duchesse de Chartres et à madame de Lamballe de faire ensemble ce même voyage de Hollande, qui se passa avec tout l’agrément imaginable, ce qui acheva d’exalter mon goût naturel pour les voyages. L’année qui suivit fut une des plus douloureuses de ma vie, j’eus la rougeole, dont je fus long-temps malade et à la mort ; ma mère et mes enfans demeuroient au quai des Célestins ; mes enfans eurent en même temps la rougeole, ce que l’on me cacha avec le plus grand soin. Mon fils, enfant charmant,