Aller au contenu

Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/366

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

singulière. Je ne l’avois pas fait copier ; je donnai mon manuscrit au souffleur, que l’on appela sur le théâtre après la représentation, pour lui dire un mot ; il laissa la pièce dans son trou, quand il y retourna il ne la retrouva plus. Toutes les recherches possibles furent inutiles ; elle a été perdue sans qu’on ait ja-

    Vous, la gloire et l’amour d’une mère attendrie !
    Non, cÔ Caroline, Pulchérie,
    Des mains de la nature ô chefs-d’œuvre naissans !
    Elle a sur votre aurore épuisé ses présens.
    Vous semblez ignorer, parmi tant de suffrages,
    Non, cEt nos plaisirs et vos talens ;
    À celle dont les soins forment vos jeunes ans
    Non, cVous reportez tous nos hommages ;
    Vous oubliez enfin dans vos jeux innocens
    Qu’il n’est donné qu’à vous d’embellir ses ouvrages.
    Quel ensemble enchanteur ! quel spectacle charmant !
    Mon cœur est encor plein du plus pur sentiment,
    Mon œil encor frappé de la plus douce image,
    De ce transport flatteur, de ce ravissement,
    Non, cQue faisoient naître à tout moment
    Les grâces de son style et celles de votre âge.
    Je pensois à sa joie, à ses félicités,
    Non, cAux mouvemens de sa tendresse ;
    Je songeois que ces cris de la publique ivresse,
    Dans son cœur maternel étoient tous répétés.
    Digne mère, jouis, jouis de ces délices.
    Ton âme et tes talens, voilà tes justes droits.
    Dans toi seule aujourd’hui l’on adore à la fois
    Non, cL’auteur, l’ouvrage et les actrices.

    (Note de l’auteur.)