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Page:Genlis - Belisaire v1.pdf/35

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et de l’ingratitude. — Qui t’a réduit à cet affreux état ? — Les satellites d’un tyran. Mais que t’importe ? — Je veux te délivrer. — Si tu me plains, parles-moi de vengeance. — Ici ce langage est inconnu. — Où sommes-nous ? — Peux-tu l’ignorer ? — Ils m’ont privé de la lumière. — Tu me fais frémir ! viens partager mon asyle, je vais briser tes fers… — Laisse-moi, tu ne pourrois armer mon bras. — Je ne t’abandonnerai point, vieillard malheureux ; c’est au fond du désert de la Thébaïde que l’on t’a conduit ! — Les barbares ! puisse le ciel vengeur… — Oh ! n’invoque ici que la clémence divine ! dans ces lieux consacrés à la pénitence, l’humble prière n’implora jamais que le pardon. — Non… je ne veux point mourir obscurément dans ce désert !… j’accepte tes secours.