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Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t1.djvu/23

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gens de lettres, prouvent que ce mérite n’est nullement exclusif chez les femmes ; mais il est vrai que c’est un des caractères distinctifs de presque tous leurs écrits. Cela doit être, parce que l’éducation et la bienséance leur imposent la loi de contenir, de concentrer presque tous leurs sentimens, et d’en adoucir toujours l’expression : de là ces tournures délicates, cette finesse exercée à faire entendre ce que l’on n’ose expliquer ; ce n’est point de la dissimulation ; cet art en général n’est point de cacher ce qu’on éprouve ; sa perfection au contraire est de le faire bien connoître sans l’expliquer, sans employer des paroles que l’on puisse citer comme un aveu positif : l’amour surtout rend cette délica-