Aller au contenu

Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t1.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gonde ne put se trouver heureuse sur un trône occupé par un prince féroce, meurtrier de son fils et de toute sa famille ; elle obtint la permission de se retirer dans un cloître, et prit le voile à Noyon, de la main de saint Médard : cet instituteur de la Rosière de Salency, qui posa sur la tête innocente d’une jeune vierge la première couronne de roses, prix champêtre de la vertu, fut appelé pour détacher le diadême du front d’une reine sa sou-

    Dieu, elle refusa sa main ; la Providence la destinoit à une plus haute élévation. Elle épousa Clovis ; deux ans après la mort de ce prince, elle devint régente, et gouverna avec sagesse durant la minorité orageuse de Clotaire III, son fils. Elle abolit l’usage d’avoir des esclaves, réprima la simonie et fit plusieurs lois bienfaisantes. Elle fonda l’abbaye de Corbie et celle de Chelles ; elle se retira dans ce dernier monastère, et s’y fit religieuse. Elle mourut en 680. Cette sage et vertueuse princesse fut canonisée par le pape Nicolas Ier.