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Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t1.djvu/70

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des entrevues mystérieuses : il avoit dressé un chien à l’avertir par ses aboiemens, lorsque Blanche survenoit inopinément chez la jeune reine ; alors Louis se sauvoit par une porte dérobée : ces craintes, ces précautions ingénieuses, contribuèrent à resserrer les nœuds sacrés d’une union si tendre. Ainsi l’amour le plus légitime et le plus pur s’accrut encore par les ménagemens touchans de la piété filiale.

On admiroit, à cette cour, un jeune roi d’une piété exemplaire, et deux princesses, Blanche et Marguerite, également célèbres par leur beauté, leurs vertus et leur sagesse. Aussi, à cette époque mémorable, si l’on eût voulu chercher le tableau enchanteur des mœurs de l’âge d’or, on ne l’eût trouvé parfait qu’à la cour. La vertu dans les champs et dans les chaumières est le fruit d’une habitude heureuse, et le résultat d’une vie obscure, exempte de tentations et de pièges dangereux ; mais