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Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t1.djvu/73

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sur la littérature.

vité du roi. Le jour même de la naisssance de cet enfant, les troupes pisanes et génoises, qui étoient en garnison à Damiette, voulurent s’enfuir, sous prétexte qu’on ne les payoit pas. La reine fit venir au pied de son lit les principaux officiers, et leur parla avec tant de noblesse et de fermeté, qu’elle les fit renoncer à ce lâche dessein ; de telles troupes, défendant la place, ne dévoient pas inspirer une grande confiance : aussi la reine, pénétrée de terreur, en songeant avec quelle facilité les Sarrazins pouvoient s’emparer de Damiette, fit veiller dans sa chambre un brave et vieux chevalier de quatre-vingts ans. Un jour, elle le conjura de lui promettre qu’il lui couperoit la tête, si les Sarrazins se rendoient maîtres de la ville : Madame, répondit le chevalier, j’y avois pensé avant que vous m’en eussiez parlé.

Ce fut dans la Palestine qu’elle apprit la mort de la reine Blanche : quoiqu’elle