Aller au contenu

Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t2.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
157
sur la littérature

et avec trop de foiblesse et d’indolence pour les rejeter, elle vivoit dans l’incertitude la plus pénible. Sans la religion la vieillesse n’a plus d’avenir ; ou du moins, si elle en admet un, elle ne peut y jeter les yeux sans effroi : aussi fit-elle, sur la fin de sa vie, des vers qui se terminent ainsi :

Quelques plaisirs dans la jeunesse,
Des soins dans la maternité,
Tous les malheurs dans la vieillesse,
Puis la peur de l’éternité.

Madame du Defiant, mécontente, inquiète, avoit une grande inégalité d’humeur ; son âme abattue n’étoit susceptible ni d’un mouvement de joie, ni d’un sentiment vif ; mais on trouvoit toujours de l’agrément dans son entretien, parce qu’il y avoit toujours du naturel. Sa maison fut, pendant plus de vingt ans, le rendez-vous de tous les gens de lettres les plus distingues par leurs talens et par leur célébrité. Elle rendit beaucoup de services