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Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t2.djvu/165

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sur la littérature

insurrection produisit une petite république littéraire, ou l’on détestoit l’ancien chef, contre lequel on s’étoit révolté, et dont on avoit secoué le joug. Jamais les insurgés américains n’ont été plus animés contre Sa Majesté Britannique, que ne l’étoit M. d’Alembert (le Washington de cette révolte) contre madame du Deffant. M. de la Harpe dit que mademoiselle de l’Espinasse avoit une âme singulièrement aimante : singulièrement, en effet, car elle avoit à la fois deux grandes passions, faculté aimante dont elle seule, je crois, a été douée. M. de la Harpe dit encore que la mort d’un jeune seigneur espagnol, le comte de Mora, accabla de douleur mademoiselle de l’Espinasse, et que ce profond chagrin abrégea ses jours. Ce me fut pas la seule cause du dépérissement de sa santé ; elle avoit, il est vrai, un violent amour pour ce jeune espagnol, mais en même temps elle aimoit avec ardeur M. Guibert, et elle avoit