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Page:Genlis - Memoires inedits t1.djvu/17

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DE 3IADAME DE GENLIS. ! :>

grande cérémonie , et , ensuite de belles fêtes, me firent bientôt oublier mes chagrins. Je n’étais qu’ondoyée y on me baptisa solennellement ; madame de Belleveau fut ma marraine ; M. Bouret, "fermier général, mon parrain ^ On me fit de beaux présens ; on me donna en outre beaucoup de bonbons et de joujoux, et je repris ma belle humeur. On me mena à l’Opéra, qui me causa un ravissement inexprimable. Je n’oublierai jamais que je vis jouer , par le fameux Chassé , qui était déjà très-vieux, Roland le furieux . Chassé me faisait frémir en arrachant tous les arbres des coulisses/ Il est remarquable que , dans un temps oùj-’on attachait tant de prix à la noblesse , on ait anobli cet acteur a cause de sa voix et de son beau chant. On fit à ce sujet le couplet suivant : Dans la pastorale d’Issé

Avez-vous entendu Chassé ?

• Financier célèbre par sa magnificence et sa prodigalité, d’est lui qui fit bâtir le superbe pavillon de Croix-Fontaine, uniquement pour y recevoir Louis XV, lorsqu’il allait à la chasse de ce côté. Le roi s’y reposait et y trouvait toujours une I magnifique collation.

{Note de l’auteur. )

Bouret est mort, en 1778, si pauvre, qu’il ne trouva pas à emprunter cinquante louis dont il avait besoin. Cependant ce financier fastueux avait possédé six cent mille livres de rente, [Note de P éditeur.)

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