Aller au contenu

Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/432

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dit-il, quelqu’ordre à me donner » ? Cette question, faite du ton le plus doux et le plus respectueux, ranima l’attendrissement de madame de Nelfort : « J’aurois une prière à vous faire, répondit-elle, mais j’ai besoin d’être encouragée… Allons, mon ange, s’écria la baronne en courant se jeter au cou de madame de Nelfort, venez vous expliquer ici avec une aimable franchise, et vous, chevalier, venez l’entendre… ». En parlant ainsi, elle les prend chacun par la main, les ramène près de son fauteuil, et les fait asseoir à ses côtes ; le président se plaça auprès de sa cousine, dont il saisit une des mains qu’il baisa avec transport ; tous les quatre avoient les larmes aux yeux… Dans cet instant un domestique vint dire que les chevaux de M. le chevalier sont mis… « Eh bien ! qu’on les ôte, s’écria la baronne. N’y consentez-vous pas ? demanda madame de Nelfort, en regardant le chevalier avec un sourire enchanteur. » Le chevalier fit signe au domestique d’aller l’attendre, et lorsqu’il fut sorti, se tournant du côté de madame de Nelfort :