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AUTEUR.

Cette maxime est fausse, et ce qui se passe entre nous en ce moment en est la preuve. — Finissons cette discussion, elle m’afflige autant qu’elle me surprend. Je vais, moi, vous parler sans mystère et sans détour. Si vous refusez de me montrer ce médaillon, je croirai que c’est uniquement dans le dessein de m’irriter afin de rompre avec moi. — Si je ne vous aimois plus, aurois-je besoin d’un prétexte ; ne suis-je pas libre encore ? — Enfin, refusez-vous de me satisfaire ? — Et vous, refuseriez-vous de me croire sur ma parole ? — L’amour ne sauroit donner une crédulité ridicule. — L’estime donneroit celle que j’exige de vous. — Si vous m’aimez encore, vous me montrerez ce portrait. — Écoutez-moi, Germeuil ; depuis trois mois votre humeur, vos inégalités, et souvent votre froideur, ne m’ont que trop fait connoître que votre cœur n’est plus le même pour moi. Au reste, dans l’union que nous allons former, l’amour n’est pas nécessaire, mais on ne peut s’y passer d’une parfaite estime. Donnez-moi donc de la vôtre la