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LA PRINCESSE

lui demandant avec instance de lui servir de guide. Elle préparait déjà les premiers conseils qu’elle vouloit lui donner ; elle se promettoit sur-tout de la prévenir contre tous ses ennemis, et de l’engager à bien traiter ses partisans et ses créatures. Telles furent ses principales pensées. Elle en eut beaucoup d’autres non moins enivrantes pour elle, mais si frivoles, qu’il est impossible de les rapporter, parce que ceux qui n’ont pas étudié les ambitieux de la cour ne pourroient se persuader qu’une personne spirituelle de trente ans, et qui, depuis huit ans, gouvernoit un grand royaume, pût être capable d’une telle puérilité.

En entrant dans Xadraque, la princesse des Ursins apprit avec plaisir que la reine venoit d’y arriver. Aussi-tôt, accompagnée de tous ceux qui l’avoient suivie, elle se rendit dans la maison qu’habitoit la reine. Madame des Ursins, rayonnante de gloire, au milieu de ce brillant cortège, arrive à l’appartement d’Élisabeth ; elle se nomme, on va prévenir la reine. Pendant ce temps, madame des