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L’AMANT

lui, essaye en vain de forcer la porte : épuisé par ses efforts et par l’excès de sa terreur, il tombe à genoux contre le mur ; le sang lui portoit violemment à la tête, et lui causoit une douleur qui fut un peu soulagée par un grand saignement de nez… Cependant un silence effrayant venoit de succéder aux cris lamentables. Rosenthall, saisi d’horreur, n’avoit plus la force ni d’appeler, ni de frapper ; une sueur froide inondoit son corps et son visage, et le sang qu’il perdoit en abondance, achevoit de l’affoiblir encore. Il étoit dans cet état de défaillance, lorsqu’il entendit marcher de l’autre côté de la porte, il écoute ; que devint-il en reconnoissant la voix de Melcy, en pleurs, qui prononçoit ces terribles paroles entrecoupées de soupirs et de gémissemens : Eh bien ! est-elle morte ?… Oui, répondit une voix inconnue, elle est morte… Rosenthall s’évanouit. En reprenant l’usage de ses sens, Rosenthall se trouva sur un sopha, dans un appartement inconnu ; une personne placée derrière lui, qu’il ne pouvoit voir, soutenoit sa tête ; Melcy