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L’AMANT

vers Melcy : Mais où suis-je, dit-il, qu’est-il arrivé ? Quel crime s’est commis ici ? Quelle est donc cette victime infortunée qui n’existe plus ?… Mon cher Rosenthall, répondit Melcy, vous saurez tout sous peu de jours. Il est deux heures après minuit, il faut retourner au château, afin d’y être avant le jour : tout ce que je puis vous dire, c’est que nos mains sont aussi pures que nos âmes… Mais venez, ne perdons plus de temps. À ces mots, Rosenthall se leva, Léontine lui donna le bras, il s’appuya sur celui de Melcy, et ils sortirent ainsi tous les trois. Ils trouvèrent au bas de l’escalier Victorine avec une lanterne sourde ; Melcy les conduisit jusqu’au-delà du village, et ensuite retourna sur ses pas, en disant qu’il se rendroit le lendemain matin au château. Léontine et Rosenthall rentrèrent sans être apperçus, et Léontine, avant de quitter Rosenthall, lui dit : Dormez bien, Rosenthall, bientôt vous connoîtrez Léontine. Malgré cette assurance, Rosenthall, en pensant aux choses inouïes qui s’étoient passées, à cette victime dont il avoit