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LE JOURNALISTE.

persuadent personne, et n’empêchent les ouvrages qu’ils déchirent, ni de se vendre, ni d’être estimés, traduits et réimprimés. Mirval convint de cette vérité, ensuite il reparla de la visite qu’il devoit faire à madame de Saint-Firmin, ce qui l’intéressoit beaucoup plus que son journal. Il dîna tête-à-tête avec Clainville, et à cinq heures, Clainville le conduisit chez madame de Saint-Firmin. Mirval trouva Célestine plus charmante encore que la veille, il fut enchanté de son esprit, sur-tout de sa douceur et de son ingénuité ; mais il fut très-frappé de l’air plein de sentiment et de vénération qu’elle avoit avec Clainville ; il savoit que Clainville étoit l’ancien ami de madame de Saint-Firmin, et qu’il avoit vu naître Célestine : cependant, cette intimité si tendre, sans exciter sa jalousie, lui causoit en secret une sorte d’inquiétude pénible.

Mirval revit Célestine les jours suivans, et son amour devenant une passion véritable, il déclara ses sentimens. Célestine montra de la sensibilité ; mais sans pren-