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LE BONHOMME.

cère avec vous. — Comment donc ? — Si l’on vous disoit tout ce qu’on pense, tout ce que vous inspirez, vous vous fâcheriez… — Mais vous me dites là une chose très-désobligeante… — Le croyez-vous ? — Assurément. Combien vous êtes loin d’avoir la candeur de M. de Férioles ! Revenons à ma nièce. — Revenons, cela vous est bien aisé à dire ; mais quand on est à vous, on s’y tient, on ne retourne à nulle autre. — Il ne s’agit pas, dans ce moment, d’avoir de la grâce et de la galanterie… — Ah ! vous appelez cela de la galanterie ? — Parlons donc sérieusement. Vous pensez bien que je recevrai fraîchement M. de Férioles. — Point du tout, ce n’est pas là mon avis, il faut au contraire l’accueillir et l’attirer ; il faut qu’Isaure puisse l’examiner… — À côté de vous, n’est-ce pas ? L’idée est bonne, je l’adopte. — Quel est le caractère de monsieur votre frère ? — Sa lettre le peint assez bien, vous pouvez en juger. — Mais est-il possible que votre frère soit absolument dépourvu d’esprit ? — Je fus mariée à quinze ans, et j’ai