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Mlle DE CLERMONT

lui donner le bras ; cette distinction parut le surprendre, et mademoiselle de Clermont s’éloignant de quelques pas du reste de la compagnie : J’ai une question à vous faire, dit-elle avec un sourire plein de charmes, et je me flatte que vous y répondrez avec votre sincérité accoutumée. Vous ne manquez pas une de nos lectures, cependant j’ai cru m’appercevoir qu’elles vous causoient du dégoût et de l’ennui ; sans doute que le choix vous en déplaît, et que vous le trouvez trop frivole, je voudrois savoir là-dessus votre manière de penser ; l’opinion de l’ami de mon frère ne peut m’être indifférente. À ces mots, le duc étonné, resta un instant interdit, et se remettant de son trouble, je vois sans peine, reprit-il, des gens d’un esprit médiocre et d’une condition ordinaire, faire du temps précieux de la jeunesse un usage inutile et vain ; mais cet abus m’afflige vivement dans les personnes que leur rang et leur supériorité élèvent au-dessus des autres. Mademoiselle m’ordonne de lui ouvrir mon cœur, et elle vient d’y lire. Le duc prononça