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Mlle DE CLERMONT

paré de mademoiselle de Clermont que par elle, car la princesse, à dîner et à souper, ne manquoit jamais d’appeler madame de G***, dont elle devint absolument inséparable.

Monsieur le Duc fut obligé de faire une course à Paris. Au jour fixé pour son retour, mademoiselle de Clermont imagina de lui préparer une espèce de fête terminée par un bal. Elle dansoit parfaitement ; M. de Melun ne l’avoit jamais vue danser… elle savoit que malgré son austérité il aimoit assez la danse, et qu’il étoit cité comme l’un des meilleurs danseurs de la cour.

Le soir, étant à sa fenêtre, elle vit passer dans une des cours madame de G*** et M. de Melun qui alloient se promener. Elle descendit seule précipitamment, elle fut les joindre, elle prit le bras du Duc, et elle dirigea ses pas vers l’île d’Amour. Débarrassée pour quelques instans des entraves de l’étiquette, sans suite, presque tête-à-tête avec M. de Melun, il lui sembla qu’elle entroit pour la première fois dans cette île délicieuse,