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Mlle DE CLERMONT.

trevue, fut en état de se lever, et la satisfaction intérieure qu’elle éprouvoit, contribua à lui rendre promptement ses forces et la santé. Mais elle devoit ressentir un chagrin nouveau, plus accablant qu’aucun autre. M. de Melun n’avoit jamais eu la rougeole. On sait avec quelle facilité cette maladie se communique. M. de Melun revint de Versailles avec de la fièvre ; il fût obligé de se mettre au lit, et le médecin qu’il envoya chercher, lui déclara qu’il avoit la rougeole. Devant avoir une maladie, c’étoit celle qu’il eût choisie de préférence à toute autre ; elle lui venoit des soins qu’il avoit rendus à mademoiselle de Clermont. Mais l’inquiétude affreuse de cette dernière fut extrême ; elle trouva une grande consolation à la montrer sans contrainte. C’étoit en veillant près d’elle que M. de Melun avoit pris cette maladie, ainsi, elle pouvoit avouer le vif intérêt qu’elle y prenoit, et il est si doux d’avoir un prétexte qui puisse autoriser à laisser voir publiquement une sensibilité qu’on a toujours été forcé de dissimuler !