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Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 4, 1806.djvu/441

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une sorte d’intérêt. On lui conta les traits les plus touchans de madame de Vilmure. Elle étoit jolie, bonne et pieuse comme un ange ; modèle des épouses et des mères, elle avoit, durant le règne de la terreur, sauvé son mari par son courage et son activité. Elle l’avoit tenu caché pendant dix-huit mois, et en même-temps, par son intelligence dans les affaires, elle avoit su conserver presque toute sa fortune ; enfin, elle soignoit avec la plus tendre affection un vieux grand-père qui l’avoit élevée, et elle avait quatre jolis petits enfans auxquels elle donnoit une éducation parfaite. Ce récit fit soupirer Dalidor : il demanda si le mari de cette personne si accomplie étoit avec elle ; on lui répondit qu’il étoit absent, mais qu’on l’attendoit chaque jour.

Dalidor, tandis que l’on préparoit son souper, fut se promener dans l’avenue du château ; en se rappelant les récits de l’hôtesse, il considéroit avec intérêt ce bâtiment gothique, éclairé par un brillant clair de lune. En pensant à la profondre tranquillité, au bonheur qui régnoient