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Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 4, 1806.djvu/444

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feu n’avoit pas encore atteinte, il quitta sa redingotte, et en fut quitte pour deux brûlures, l’une à la jambe, et l’autre au bras. Il arrive au lit du vieillard profondément endormi, et qu’un instant plus tard la fumée eût suffoqué. Il le réveille, le prend dans ses bras, ouvre la porte de derrière, respire avec transport l’air frais du jardin, et là, dans ce moment, au comble du bonheur, il remet le vieillard dans les bras de madame de Vilmure éperdue… Ô le plus généreux des hommes !… s’écria-t-elle : daignez nous suivre dans mon pavillon… En disant ces paroles, elle enveloppe son grand-père dans les habits d’un de ses gens, et elle s’empresse de le conduire dans l’autre corps-de-logis ; ce vieillard avoit besoin d’un guide, car il étoit aveugle. On pria Dalidor d’attendre dans un salon, tandis que madame de Vilmure s’occupoit du soin de faire remettre au lit son grand-père et ses enfans. Dalidor n’avoit jamais été si profondément ému, quoique dans ce désordre il n’eût pas distingué les traits de madame de Vilmure ; sa vue l’avoit frappé, et l’élégance de sa