Page:Genlis - Théâtre de société, Tome 1, 1781.djvu/186

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sance, & elle disoit souvent que c’était le seul homme qu’elle estimât, d’autant plus qu’il n’avoit jamais été amoureux d’elle.

Ophémon.

Il a eu grande raison : car vous avez vu comme Léontine, depuis son veuvage, a traité tous ceux qui aspiroient à sa main.

Rosalie.

Oh ! il est vrai que le mariage lui fait horreur. Mais, dame, mettez-vous à sa place. Elle avait épousé son amant, celui qu’elle avait choisi entre mille, & vous savez comme il l’a rendue malheureuse. Écoutez donc ; il n’est pas étonnant qu’après cette épreuve, elle y pense à deux fois.

Ophémon.

Et puis elle n’aime rien, elle est belle, jeune, riche & libre ; elle a des goûts solides. Des livres, de la musique, de l’indépendance, voilà tout ce qu’il lui faut. Elle serait bien folle de songer à se remarier. Allez, je vous proteste que le Vicomte va bien l’entretenir dans ses