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Page:Genlis - Théâtre de société, Tome 1, 1781.djvu/305

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Le Vicomte.

Pourquoi rougir d’une démarche où la curiosité seule vous engage !

Léontine.

Non, non, connoissez mon âme toute entière. Un mouvement surnaturel, un sentiment plus fort que ma raison, me maîtrise & m’entrave. Je le connois, je cesse de m’abuser, & j’y cède enfin. Que vois-je ! vos yeux se remplissent de larmes ; vous pleurez. Ah, mon ami ! que cette sensibilité me touche vivement ! Hélas ! devois-je m’attendre à tant d’indulgence !

Le Vicomte.

Seroit-il possible, vous ! Léontine… Vous aimeriez ?

Léontine.

Vous jugez combien cet étrange aveu doit me coûter : mais vous en êtes digne.

Le Vicomte.

Oui, j’en suis digne, oui…

Léontine.

Hélas ! l’heure est passée ; il ne vient point.