Dor. Eh bien ! après — voulez vous que Mademoiſelle danſe dans l’état où elle eſt ?
Toin. Qu’eſt-ce qu’elle a donc ?
Dor. Elle a, elle a une courbature effroyable.
Toin. Ce que je ſais, c’eſt qu’elle ſe portoit à merveille il y a une demi-heure, & qu’elle ſautoit dans le jardin.
Luc. C’eſt que naturellement je ne m’écoute pas ; je ne ſuis pas douillette — mais le fait eſt que je ſuis malade, & que je ne prendrai pas de leçon de danſe.
Toin. Oh ! ce dernier fait-là me paroît certain, auſſi j’y crois ſans peine. Allons, je vais donner le cachet. — Voilà de l’argent bien
employé !
Luc. (après un moment de ſilence.) Toute réflexion faite, j’ai envie de prendre ma leçon de danſe.
Dor. Voulez-vous que je rappelle Toinette ?
Luc. Que me conſeillez-vous ?
Dor. Mais — de ne vous point fatiguer.
Luc. D’ailleurs, je danſerai plus long-temps demain.
Dor. Sans doute, cela reviendra au même ; & puis une leçon de plus ou de moins, qu’eſt-ce que cela fait ?
Luc. Ma chere amie, que vous êtes indulgente & douce ! — Mais que vous veut encore Toinette ?
Toin. (revenant.) Madame vous demande, Mademoiſelle.
Luc. La lecture n’eſt donc pas encore commencée ?