j’adorerai, je bénirai, en exprimant, & ta juſtice & ta bonté.
L’Ange. Agar, tout ce qui vous environne déjà vous retrace, ou vous préſage ſa bienfaiſance infinie ; il a transformé l’affreux déſert où vous gémiſſiez, en un ſéjour délicieux. Sa puiſſance & ſa gloire éclatent & brillent autour de vous.
Agar. Hélas ! un ſeul objet frappe ici mes yeux. Je n’y puis voir qu’Iſmaël privé de la vie.
L’Ange. Ne vous laiſſez point abattre, Agar. Vous êtes fidelle & ſoumiſe ? N’avez-vous pas l’heureux droit de tout eſperer ? Quel miracle eſt impoſſible à l’Être ſuprême, qui lit au fond de votre cœur ? Il vous juge, Agar, & vous protege. Il punit avec indulgence ; & lui ſeul ſait récompenſer ſans meſure.
Agar. Qu’entends-je, ô Ciel ! quelles paroles conſolantes & divines.
L’Ange. Levez les yeux : voyez, heureuſe Agar ; la bonté du Seigneur fait encore un nouveau prodige pour vous.
(L’Ange touche la terre avec ſa palme, il en jaillit à l’inſtant une fontaine abondante.)
Agar. Ô mon Dieu ! tant de bienfaits ne me ſeront pas inutiles. Vous voulez que j’en jouiſſe ; Iſmaël va donc revivre ?
L’Ange. (s’approche d’Iſmaël.) Approchez-vous, Agar !
Agar. (courant ſe précipiter à genoux aux pieds de ſon Fils.) Ah ! grand Dieu ! mon Fils ! — Mais n’eſt-ce point une illuſion ? ſa pâleur ſe diſſipe. — Ô Ciel ! ſi je m’abuſois ! (Elle lui