Phanor des loix ſuprèmes : mais quand, pour la première fois, il oſe vous demandez un moment d’entretien, aurez-vous la cruauté de le refuſer ?
Zir. (à part.) L’Infortuné ! qu’il eſt à plaindre !
Pha. (laiſſant aller la robe de Zirphée.) Zirphée, vous êtes libre : je ne veux rien devoir à la violence ; vous pouvez me fuir encore.
Zir. (détournant toujours la tête.) Mais qu’avez-vous à me dire ?
Pha. Ô Ciel ! vous tremblez — Ah ! je dois inſpirer l’averſion, mon aſpect affreux la fait naître. Zirphée ! vous pouvez me haïr ; mais, hélas ! devez-vous me craindre ?
Zir. Mais — je ne vous hais point.
Pha. Eh bien ! mes vœux ſont ſatisfaits le bonheur d’être aimé n’eſt pas fait pour moi, je n’y prétends point ; mais ſachez du moins, que cette figure horrible que vous n’oſez enviſager, cache un cœur ſenſible, délicat & fidèle.
Zir. (à part.) Que ſa voix eſt touchante ! — Pourquoi faut-il ? — (Elle le regarde & s’écrie avec effroi, ) Ah, Ciel ! — (Elle fait quelques pas pour fuir.)
Pha. (veut l’arrêter.) Ah Zirphée ! calmez cet effroi.
Zir. Au nom du Ciel, laiſſez-moi. (Elle s’échappe.)