duites ordinairement par le défaut d’eſprit, par le déſœuvrement & la légéreté.
Iph. Quoi ! l’on peut faire des méchancetés ſans être méchant ?
Mél. C’eſt ce qui arrive tous les jours. Avec un bon cœur, avec beaucoup de vertus, on peut ſe laiſſer entraîner aux égarements les plus coupables.
Iph. Mais comment ?
Mél. Par des défauts légers en apparence, mais dont les conſéquences ſont affreuſes ; par un amour-propre mal raiſonné, de l’étourderie.
Iph. De l’étourderie ! Ah ! Maman, vous me faites frémir. Quoi, je pourrais un jour — Ah ! ma ſœur, corrigeons-nous.
Mél. Rien n’eſt plus facile ; il ne s’agit que de réfléchir, & de le vouloir ſincérement.
Cén. Ah, j’y vais travailler ſans relâche.
Mél. Cet ouvrage, mes enfants, aſſurera votre bonheur & le mien. Mais qui vient nous interrompre ? Ah, c’eſt la Fée.
SCENE iii.
LA FÉE, MÉLINDE, CÉNIE, IPHISE.
Mél.
enez, Madame, venez recevoir
tous mes remerciments ; je ſuis enchanté de
Cénie & d’Iphiſe ; elles vous doivent une